01 novembre 2006

Hassan Nasrallah menace!

Hassan Nasrallah a menacé hier soir le gouvernement Libanais et le premier ministre Fouad Sanioura. Il fixe un ultimatum de 15 jours à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale pour remplacer l'actuel qu'il accuse de pêle-mêle de jouer le jeux de occidentaux, de vouloir désarmer le hezb et de ne plus représenter les Libanais. Si sous 15 jours donc, ce gouvernement est toujours en place le hezb organisera des manifestations et divers évènements où il fera descendre les "libanais" dans la rue.

Là dessus l'ambassadeur d'Iran au Liban a dit qu'il fallait "appuyer la résistance au Liban et lutter contre les projets d'hégémonie américano sioniste."

Et enfin Nasrallah, a accusé mardi la majorité antisyrienne de vouloir faire du Liban un autre Irak en cherchant à transformer la Finul en force d'"occupation".
Sources: France info - AFP - SANA
Enfin, voilà, allez have a good day et Enjoy :)
PS: pour SANA je déconne ;)

17 commentaires:

Elyes a dit…

Quelle mouche l'a donc piqué?

J'ai pas trop suivi l'actualité Libanaise c'est dernier temps.
Alors si tu as un explication...

Rien à avoir:
as-tu lu "Le Proche Orient Eclaté" de Georges Corn?
Je l'ai lu en 1997, c'ést un livre prémonitoire aussi bien sur la situation Palestienne actuelle que sur le fait que Taef n'a rien modifié aux tensions internes et externes, auxquels est soumis le Liban, ce qui se reflète dans la situation actuelle du pays.

Roumi a dit…

@youyou : je sens que ce brave monsieur va avoir droit à son bisounours d'or lors de la 5e cérémonie. :-)

Ce que j'adore avec ce gars c'est qu'il fait semblant que son parti n'est pas au gouvernement et qu'il n'a aucune influence ; il fait semblant d'oublier la façon dont le gouvernement actuel a grandement ménagé le hezbollah, à sa propres demande, ces derniers mois :
- en restant passif d'un point de vue militaire durant la guerre, ce qui laissait le champ libre au hezbollah ;
- en refusant que la résolution de l'ONU autorise la FINUL à désarmer le hezbollah ;
- en assurant que l'improbable armée libanaise se chargerait de ce désarmement, ce que tout le monde a fait semblant de croire à l'ONU sachant que la précédente résolution réclamant ce désarmement n'avait pas été mise en oeuvre par le gouvernement ;
- laissant un de ces généraux chiites dire que les miliciens du hezbollah appartenaient à l'armée libanaise, logique qui implique qu'on ne retire pas leurs armes aux miliciens du hezbollah ;
- [y'a sûrement d'autres choses à ajouter dans ce domaine].

Le gouvernement libanais a été, selon l'idée que l'on s'en fait, soit bienveillant soit laxiste.
En tout cas cette politique du zig-zag, cette attitude ambigüe, pour ne pas changer, lui revient aujourd'hui dans la figure.
Quand on donne sa main à un extrêmiste, il a tôt fait d'emporter tout le bras... qui ne le sais pas ?!

L'ambiguïté, elle existait aussi au hezbollah qui se réjouissait de la résolution de l'ONU officiellement mais qui la critiquait à demi-mots. Aujourd'hui les choses s'éclaircissent et les mots sont assumés, que ce soit pour critiquer le gouvernement, qui a pourtant été le pion servile dont le hezbollah avait besoin pour éviter son désarmement ; que ce soit pour critiquer la FINUL et tout ce qui va avec (ONU, Etats Unis, ...) ; que ce soit pour manifester ses soutiens iraniens et syriens.

Je vois quand même au moins une bonne nouvelle dans les propos de Nasrallah, c'est que, pour qu'il se plaigne autant de la FINUL, celle-ci doit contrarier certaines de ses activités.

Elyes a dit…

Vu de loin, le Gouvernement Libanais n'a aucune crédibilité.

Pour un gouvernement fort il faudrait une remise en cause du Pacte National de 1943 qui perdure toujours au travers des accords de Taef de 1989.
Tant que le gouvernement ne sera pas celui tout les Libanais mais compromis bancal entre les différentes communautés ils n'aura aucun poids réel, ni à l'intérieur ni à l'extérieur du pays.

Et appramment cene sera pas pour demain.

p.s: faites moi savoir si je me trompe, ça me permettras de mettre à jour mes connaissances sur le sujet.

Anonyme a dit…

on remet ca ?

Naddo_O a dit…

"La maison Blanche s'inquiète d'un possible renversement du gouvernement libanais" :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-829907,0.html?xtor=RSS-3210


Moi je trouve que les conneries des israéliens cet été ont largement renforcé le soutien d'une partie de la population libanaise autour du hezb, donc ce que je crains, ce n'est pas que nasrallah gueule au renversement, mais qu'une partie importante du peuple le suive. Mais je ne sais pas dans quelles proportions ça pourrait se faire, donc ...

Après bush pourra tjs faire des déclarations outrées sur le rôle de la syrie et de l'iran, ça lui apprendra à soutenir l'instinct guerrier n'importe comment

P*** quand est-ce qu'on laissera ces gens respirer

Roumi a dit…

Bonne nuit Youyou. Je laisse allumer la lumière ici ou je peux éteindre ?

Youyou a dit…

Elyes, tu as parfaitement raison, on ne sortira de notre M**** que si on se décide enfin à abroger cette règle non écrite de 43, à jeter le confessionalisme aux orties et à devenir un pays LAÏC et DÉMOCRATIQUE.

Pour certain de mes co-religionnaires ce serait la mort du christianisme au Liban, le président n'étant dans ce cas probablement plus maronite. Comme quoi quelles que soit la communauté, au Liban elle PRIME sur l'intérêt NATIONAL et surtout elle prime sur un sentiement d'appartenance nationale que nous n'avons pas et que nous DEVONS cultiver et développer.

Tout ceci ne passe que par une éducation dénuée de prosélytisme religieux mais tintée d'un amour du PAYS.

Elyes a dit…

@youri: cependant, depuis les accrods de Taef, il y a eu un réequilibrage des pouvoirs au profit du premier ministre (sunnite).
Les conséquences de la perte du pouvoir présidentiel n'a plus, d'un point de vue communautariste s'entend, une portée aussi dramatique.

De plus il me semble que démographiquement et économiquement la communauté chrétienne a un poids tel qu'elle ne peut en aucune manière être éliminée; Si tant est que quelqu'un veuille le faire...

Ne pense-tu pas qu'une partie de tes correlogionnaire analyse les choses au travers d'une matrice largement dépassée en 2006?

Je m'avance probablement mais certains leaders chrétiens ont peut être intérêt à faire perdurer le système clientéliste actuel...

Youyou a dit…

"Les conséquences de la perte du pouvoir présidentiel n'a plus, d'un point de vue communautariste s'entend, une portée aussi dramatique."

Symboliquement si.


"De plus il me semble que démographiquement et économiquement la communauté chrétienne a un poids tel qu'elle ne peut en aucune manière être éliminée" Complètement d'accord!

"Ne pense-tu pas qu'une partie de tes correlogionnaire analyse les choses au travers d'une matrice largement dépassée en 2006?" Complètement d'accord, ils sont TOTALEMENT arriérés, mais il en est de même pour TOUTES les autres communautées. Les chiites et les sunnites vont surement se tirer dans les pattes pour tirer la couverture politique à soi, et les druzes eux vont papillonés d'un coin à l'autre. Et encore jene rentre pas dans les batailles INTRA communautaires (Amal Vs Hezb, Aoun Vs Geagaa, Future Vs the rest of the world etc etc...)

Je m'avance probablement mais certains leaders chrétiens ont peut être intérêt à faire perdurer le système clientéliste actuel...

Youyou a dit…

Je crois d'ailleurs que ceux qui ont le plus peur et qui de facto perdrais le plus dans ce cas ce ne sont pas les chrétiens mais les Sunnites et surtout la smala Harriri et Future, tout ça au profit du Hezb donc des chiites.

Roumi a dit…

@youyou : j’attendais ta réaction, mon Youri, pour poster le commentaire qui suit et que j’ai écrit hier. Tu seras gentil de ne pas me mettre une trop sale note car j'ai besoin de valider mon semestre. :-)
Donc c’est un point de vue d'historien pas spécialiste du Liban mais qui s'intéresse aux questions de nation, de communautés, ...

Le gouvernement libanais ne pourra jamais être celui de tous les Libanais tant que sera maintenue la place importante donnée par l'Etat aux communautés.
C'est "mécaniquement" impossible de renforcer l'identité nationale sans renoncer, au moins partiellement, aux identités communautaires.

Il faut en fait trouver un équilibre dans ce domaine de l'identité : ne pas passer de la surreprésentation des communautés à leur négation. De nombreux Etats modernes ont eu tendance à nier, au moins au début de leur existence, les spécificités de chaque communauté afin de créer une identité commune. C’est le cas de la France, qui a longtemps ignoré les spécificités régionales, mais aussi, dans un autre genre, de la Tunisie, qui entretient un rapport ambigu avec certaines facettes de son identité.

Le problème du Liban est opposé puisque les communautés y ont une place manifestement excessive. Cette vision communautaire ou plutôt communautariste de la nation libanaise entretient, au sein de ses nombreux sous-groupes, des sentiments complexes et paradoxaux d'intégration et d'exclusion, alimentant un certain nombre de frustrations qui s'expriment depuis des dizaines d'années sans véritable espoir d'amélioration.
L’accord informel de 1943 n’est pas simplement une cause du communautarisme libanais actuel mais l’une de ses manifestations car le communautarisme est né en même temps que l’idée du Liban est née. On parle toujours, comme acte initial du Liban, du serment d’union d’Antélias, en 1840 ; en dépit de ce serment qui scellait l’union des communautés, ces dernières se sont régulièrement déchirées depuis cette date.
La remise en cause de l’accord de 1943 est bien entendue inéluctable car il a contribué à figer cette vision communautariste et privilégiait les communautés principales. Cela étant dit, avant d’être politique, le communautarisme libanais est social, culturel, religieux, … ce qui implique que la remise en cause de l’accord de 1943 soit accompagnée de réformes beaucoup plus profondes. Les diverses communautés doivent s’engager sincèrement dans un processus où elles devront faire preuve d’un peu d’abnégation afin de donner la première place à la nation et aux intérêts communs. Ce qui est dramatique en un sens c’est que la nation libanaise a déjà perdu 160 ans de son histoire, ces années qui lui auraient permis d’affermir l’identité commune et d’en faire une nation solide.

En terme d'identité, les Libanais ont toujours plus ou moins su s'entendre pour définir ce qu'ils ne sont pas (ils ne voulaient plus appartenir à l’empire ottoman, ils ne veulent pas être syriens même si certains ont régulièrement cherché le secours des Syriens pour défendre des intérêts communautaires). En revanche, les Libanais n’ont pas véritablement réussi jusqu’à présent à définir ce qu'ils sont et qui fait d’eux une communauté nationale à part entière. Le Liban est en quelque sorte un Etat sans véritable nation, un Etat qui a oublié de construire sa nation.

J’ai été frappé en lisant un article du journal Le Monde du 31 octobre, consacré au Royaume-Uni, par un paragraphe qui, d’une certaine façon, trouve des échos dans la situation que l’on connaît au Liban depuis des décennies. Si, pour le Royaume-Uni il est question de régression, pour le Liban il s’agit plus de stagnation. Voici ce paragraphe :
"Au lieu d'incarner une nouvelle forme du vieil idéal humaniste, nourri d'ouverture à l'autre, de curiosité et d'échange, le multiculturalisme a régressé en un simple voisinage, au mieux pacifique, entre des identités communautaires, où prime le donné ethnique et religieux. La séparation risque de l'emporter sur le partage, les différences sur la vision commune."

Elyes a dit…

@roumi: pour ma part je trouve ton analyse excellente!

Mais cette relation tendu entre communautés remontent-elle au XIXe siecle (il me semble qu'un première guerre civile ai eu lieu cers 1840-1850) ou est-elle antérieure?

En fait, peut-on lier celà au réveil des nationalismes dans l'Europe du XIXè et qui a eu des répercutions directes dans l'Empire Ottoman (je pense notamment à la grèce et aux balkans)?

J'avais lu quelque part que la première guerre civile avait comme origine (partielle je suppose) dans l'accroissement du poids économique de la communauté chrétienne du fait de la révolution industrielle en Europe, ces derniers ayant était les partenaires privilégiés des nouvelles puissance industrielle pour la région. Ceci ayant entraîné un réequilibrage des rapports antérieurs entre communautés.

J'espère que vous aurez la patience de répondre à mes questions. C'est un sujet que je trouve intéressant et comme vous le maîtrisez mieux que moi je profite de l'occasion!

Youyou a dit…

Brillante analyse Mr R, je suis désolé de pas en dire plus, je dois dodo demain travail + garde +re-travail :s .... wooooooooooo

Elyes a dit…

@youri: bonne nuit!
moi aussi je vais ma coucher...

Nadia, si t'es dans les parrages, tu pourrais me dire si tu as eu à faire à un certain "de passage"?(wah!la rime! :))

Roumi a dit…

@elyes : j'espère que Youri pourra te répondre en partie parce que moi je ne le peux que partiellement.

Pour ce qui est des relations tendues entre communautés, elles ont toujours existées plus ou moins. Les querelles de clochers (ou de minarets !) sont millénaires. Qui dit "communautés" dit au mieux "tensions ponctuelles" et au pire "tensions continuelles". Les tensions font partie de la nature humaine, animale... végétale même puisque les arbres se livrent des combats invisibles mais acharnés ! Les tensions sont plus ou moins accentuées évidemment selon les périodes et les lieux, selon les individus aussi.

Pour la période d'avant 1840, peut être que Youri aura des exemples précis à donner en ce sens. Pour la période allant de 1840 à 1860, il y a de graves conflits notamment entre Druzes et Maronites et cela se solde par une véritable guerre civile avec des milliers de morts ou de déportés, des destructions massives de villages.

Cette relation tendue entre communautés a un rapport partiel avec la montée des nationalismes en Europe au XIXe s. dans la mesure où les pays, en particulier le Royaume-Uni et la France ont tenté d'établir leur influence sur la région du Liban et qu'ils ont favorisé telle ou telle communauté selon leurs intérêts du moment.

Cela étant dit, l'intensification des problèmes communautaires vient aussi de l'affaiblissement de l'Empire ottoman et cela dès le XVIIIe s. Avec un pouvoir central fort, il est possible de mettre toutes les communautés au pas de la loi ottomane. Avec un pouvoir central faible, les communautés sont plus ou moins livrées à elles-mêmes et se trouvent en position de s'opposer directement les unes aux autres.
Là encore c'est une sorte d'"effet mécanique". Un empire qui s'affaiblit favorise son propre éclatement, en particulier un éclatement géographique à ses marges, et il favorise également un éclatement communautaire puisque la solidarité qui pouvait exister entre communautés était en partie artificielle, forcée par l'autorité centrale. Il y a donc une période de flottement où chacun se retrouve plus ou moins libre et livré à lui-même. Il peut arriver que des communautés se retrouvent alors pour éliminer définitivement le pouvoir central. C'était le cas des communautés libanaises qui y voyait une opportunité pour leurs intérêts personnels.
Hormis l'Empire lui-même, chacun a donc tiré profit de cette situation, qu'il s'agisse des pays européens ou des communautés locales.

L'Empire était soumis tant aux pressions extérieures en Europe centrale et balkanique ainsi qu'en Russie, qu'aux pressions internes.
1822-1830 : guerre d'indépendance grecque (= pression interne des Grecs + externe de leurs soutiens).
1830 : débarquement français en Algérie (= pression externe).
1831 : création du drapeau tunisien + constitutions de 1857 et 1861, autant de faits qui illustrent le détachement progressif de la régence de Tunis et de l'Empire (pression interne) + pressions externes anglaises, françaises et italiennes qui ont tendance à vouloir exclure l'Empire pour avoir la place libre, ce qui se solde par le protectorat de 1881.
1841 : indépendance officieuse de l'Egypte par la reconnaissance du pouvoir héréditaire de Mehmet Ali, pouvoir renforcé par Ismaïl en 1867 (pression interne) + pressions externes franco-britanniques qui se soldent par le protectorat britannique de 1914.
...
Bref tout le monde en veut à l'Empire ottoman et c'est l'effet à la fois d'un nationalisme européen, qui pousse chaque pays à élargir sa zone d'influence, mais aussi à une forme de nationalisme endémique aux diverses subdivisions de l'Empire, chacune aspirant plus ou moins ouvertement à son détachement du pouvoir central. La période 1830-1840 est particulièrement cruciale dans ce domaine et on le voit au Liban en 1840.

Pour ce qui est du rééquilibrage communautaire notamment au profit des Chrétiens sous l'influence européenne, cela a été en partie vrai notamment à partir de la création de la province du Mont Liban où les Chrétiens sont valorisés au plan politique par le fait que le gouverneur est forcément chrétien et que les puissances européennes exerçent leur influence avec plus de force encore qu'auparavant.
Mais les choses n'ont pas toujours été si nettes et, par exemple, en 1841, les Anglais ont monté les Druzes contre les Maronites.
D'autre part, il faut rappeler que 10000 Maronites sont morts durant la guerre civile de 1860 et que de nombreux autres se sont exilés ; certains équilibres ont donc été bouleversés, mais pas nécessairement tous en faveur des Chrétiens.

@youri : bonne nuit mon cher Frérot Panda. Je t'envoie des étoiles de là où je suis (sur mon nuage). :-)

Roumi a dit…

juste un bisou au passant anonyme qui passerait sur ce blog. :-)
Bonne nuit de là haut. :-)

Anonyme a dit…

well.. it's like I said!