Le Hezbollah libanais et ses alliés ont enterré vendredi trois de leurs activistes tués lors d'affrontements entre sunnites et chiites la veille à Beyrouth et ont appelé à l'unité du Liban pour éviter que ce dernier ne sombre dans la guerre civile.
L'armée libanaise a levé le couvre-feu nocturne décrété jeudi soir, mais les établissements scolaires et universitaires sont restés fermés. La veille, quatre personnes avaient été tuées par balles et 200 autres blessées dans ces affrontements survenus sur le campus de l'Université arabe de Beyrouth.
Le Courant du futur, formation politique sunnite, a fait savoir que la quatrième victime des affrontements était l'un de ses membres.
Les chiites du Hezbollah ont lancé le 1er décembre une campagne de manifestations avec leurs alliés maronites du général Michel Aoun pour faire plier le gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora.
"Nous exhortons tous les dignitaires religieux, chrétiens et musulmans, et toutes les personnes de bonne volonté de ce pays à assumer leurs responsabilités avant qu'il ne soit trop tard", a lancé un haut responsable du Parti de Dieu, le cheikh Mohamed Yazbik, lors des obsèques d'une victime.
"Ce sang si pur et si précieux a été versé pour le bien de l'unité et son empreinte restera."
"S'ILS NOUS ATTAQUENT, NOUS RÉAGIRONS"
Des centaines de personnes ont participé dans l'est du Liban aux funérailles d'un étudiant membre du Hezbollah abattu pendant les affrontements à l'Université arabe de Beyrouth.
Lors de funérailles organisées pour un autre activiste à Ouzai, quartier défavorisé de la capitale libanaise, des participants ont tiré en l'air à l'arme automatique. Des femmes, sur les balcons, ont lancé du riz sur la procession.
"Mort à Siniora, mort à Djoumblatt", ont scandé les participants, faisant référence au Premier ministre et à l'un de ses principaux alliés, le leader druze Walid Djoumblatt.
"Les gars veulent qu'on riposte, mais le parti ne le souhaite pas et nous suivons les instructions du parti", a déclaré Ibrahim Nasrah, 21 ans. "S'ils nous attaquent, alors bien sûr nous réagirons."
La circulation a repris - faiblement - dans les rues des quartiers majoritairement sunnites de Beyrouth après la levée du couvre-feu, à 06h00 locales (04h00 GMT), mais on redoute une reprise des violences qui font craindre à certains un retour à la guerre civile de 1975-90.
L'armée demeurait très présente dans les quartiers les plus sensibles, mais de sources militaires on estimait qu'il ne serait pas nécessaire de décréter un nouveau couvre-feu vendredi soir, les autorités maîtrisant à présent la situation.
"Ça sent très mauvais. La situation va se transformer en un nouvel Irak ici", estimait toutefois un marchand de quatre-saisons dans un quartier mixte de la capitale.
LA SYRIE POINTÉE DU DOIGT
"Que Dieu maudisse ceux, quels qu'ils soient, qui ont réveillé (la violence interconfessionnelle) !", titre à la "une" le quotidien As-Safir.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, dont le pays soutient Fouad Siniora contre le Hezbollah et ses alliés chiites et chrétiens, a estimé que la situation était devenue "très dangereuse".
Jeffrey Feltman a accusé le grand voisin syrien de s'ingérer à nouveau dans les affaires intérieures du Liban. "L'Histoire nous a enseigné que des puissances étrangères comme la Syrie se sont comportées ainsi par le passé. Et sans pouvoir fournir de preuves irréfutables, on peut toutefois sérieusement avancer une nouvelle intervention de Damas", a dit le diplomate américain sur la chaîne de télévision Al Hourra, financée par Washington.
Le chef spirituel du Parti de Dieu, le "sayyed" Hassan Nasrallah, a pour sa part lancé une "fatwa" (édit religieux) appelant ses partisans à évacuer les rues.
Quant au chef de file des sunnites, Saad al Hariri, fils de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri assassiné en 2005, il a demandé à son camp de faire preuve de retenue.
"J'appelle chacun à revenir à la voie de la raison", a-t-il dit à Paris où il a assisté jeudi à la conférence internationale de bailleurs de fonds du pays du Cèdre, dont les infrastructures ont été en grande partie détruites par la guerre de l'été 2006 entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
L'armée libanaise a levé le couvre-feu nocturne décrété jeudi soir, mais les établissements scolaires et universitaires sont restés fermés. La veille, quatre personnes avaient été tuées par balles et 200 autres blessées dans ces affrontements survenus sur le campus de l'Université arabe de Beyrouth.
Le Courant du futur, formation politique sunnite, a fait savoir que la quatrième victime des affrontements était l'un de ses membres.
Les chiites du Hezbollah ont lancé le 1er décembre une campagne de manifestations avec leurs alliés maronites du général Michel Aoun pour faire plier le gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora.
"Nous exhortons tous les dignitaires religieux, chrétiens et musulmans, et toutes les personnes de bonne volonté de ce pays à assumer leurs responsabilités avant qu'il ne soit trop tard", a lancé un haut responsable du Parti de Dieu, le cheikh Mohamed Yazbik, lors des obsèques d'une victime.
"Ce sang si pur et si précieux a été versé pour le bien de l'unité et son empreinte restera."
"S'ILS NOUS ATTAQUENT, NOUS RÉAGIRONS"
Des centaines de personnes ont participé dans l'est du Liban aux funérailles d'un étudiant membre du Hezbollah abattu pendant les affrontements à l'Université arabe de Beyrouth.
Lors de funérailles organisées pour un autre activiste à Ouzai, quartier défavorisé de la capitale libanaise, des participants ont tiré en l'air à l'arme automatique. Des femmes, sur les balcons, ont lancé du riz sur la procession.
"Mort à Siniora, mort à Djoumblatt", ont scandé les participants, faisant référence au Premier ministre et à l'un de ses principaux alliés, le leader druze Walid Djoumblatt.
"Les gars veulent qu'on riposte, mais le parti ne le souhaite pas et nous suivons les instructions du parti", a déclaré Ibrahim Nasrah, 21 ans. "S'ils nous attaquent, alors bien sûr nous réagirons."
La circulation a repris - faiblement - dans les rues des quartiers majoritairement sunnites de Beyrouth après la levée du couvre-feu, à 06h00 locales (04h00 GMT), mais on redoute une reprise des violences qui font craindre à certains un retour à la guerre civile de 1975-90.
L'armée demeurait très présente dans les quartiers les plus sensibles, mais de sources militaires on estimait qu'il ne serait pas nécessaire de décréter un nouveau couvre-feu vendredi soir, les autorités maîtrisant à présent la situation.
"Ça sent très mauvais. La situation va se transformer en un nouvel Irak ici", estimait toutefois un marchand de quatre-saisons dans un quartier mixte de la capitale.
LA SYRIE POINTÉE DU DOIGT
"Que Dieu maudisse ceux, quels qu'ils soient, qui ont réveillé (la violence interconfessionnelle) !", titre à la "une" le quotidien As-Safir.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, dont le pays soutient Fouad Siniora contre le Hezbollah et ses alliés chiites et chrétiens, a estimé que la situation était devenue "très dangereuse".
Jeffrey Feltman a accusé le grand voisin syrien de s'ingérer à nouveau dans les affaires intérieures du Liban. "L'Histoire nous a enseigné que des puissances étrangères comme la Syrie se sont comportées ainsi par le passé. Et sans pouvoir fournir de preuves irréfutables, on peut toutefois sérieusement avancer une nouvelle intervention de Damas", a dit le diplomate américain sur la chaîne de télévision Al Hourra, financée par Washington.
Le chef spirituel du Parti de Dieu, le "sayyed" Hassan Nasrallah, a pour sa part lancé une "fatwa" (édit religieux) appelant ses partisans à évacuer les rues.
Quant au chef de file des sunnites, Saad al Hariri, fils de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri assassiné en 2005, il a demandé à son camp de faire preuve de retenue.
"J'appelle chacun à revenir à la voie de la raison", a-t-il dit à Paris où il a assisté jeudi à la conférence internationale de bailleurs de fonds du pays du Cèdre, dont les infrastructures ont été en grande partie détruites par la guerre de l'été 2006 entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Source: Reuters