27 janvier 2007

Beyrouth enterre ses morts, l'armée lève le couvre-feu.

Le Hezbollah libanais et ses alliés ont enterré vendredi trois de leurs activistes tués lors d'affrontements entre sunnites et chiites la veille à Beyrouth et ont appelé à l'unité du Liban pour éviter que ce dernier ne sombre dans la guerre civile.

L'armée libanaise a levé le couvre-feu nocturne décrété jeudi soir, mais les établissements scolaires et universitaires sont restés fermés. La veille, quatre personnes avaient été tuées par balles et 200 autres blessées dans ces affrontements survenus sur le campus de l'Université arabe de Beyrouth.

Le Courant du futur, formation politique sunnite, a fait savoir que la quatrième victime des affrontements était l'un de ses membres.

Les chiites du Hezbollah ont lancé le 1er décembre une campagne de manifestations avec leurs alliés maronites du général Michel Aoun pour faire plier le gouvernement pro-occidental de Fouad Siniora.

"Nous exhortons tous les dignitaires religieux, chrétiens et musulmans, et toutes les personnes de bonne volonté de ce pays à assumer leurs responsabilités avant qu'il ne soit trop tard", a lancé un haut responsable du Parti de Dieu, le cheikh Mohamed Yazbik, lors des obsèques d'une victime.

"Ce sang si pur et si précieux a été versé pour le bien de l'unité et son empreinte restera."

"S'ILS NOUS ATTAQUENT, NOUS RÉAGIRONS"

Des centaines de personnes ont participé dans l'est du Liban aux funérailles d'un étudiant membre du Hezbollah abattu pendant les affrontements à l'Université arabe de Beyrouth.

Lors de funérailles organisées pour un autre activiste à Ouzai, quartier défavorisé de la capitale libanaise, des participants ont tiré en l'air à l'arme automatique. Des femmes, sur les balcons, ont lancé du riz sur la procession.

"Mort à Siniora, mort à Djoumblatt", ont scandé les participants, faisant référence au Premier ministre et à l'un de ses principaux alliés, le leader druze Walid Djoumblatt.

"Les gars veulent qu'on riposte, mais le parti ne le souhaite pas et nous suivons les instructions du parti", a déclaré Ibrahim Nasrah, 21 ans. "S'ils nous attaquent, alors bien sûr nous réagirons."

La circulation a repris - faiblement - dans les rues des quartiers majoritairement sunnites de Beyrouth après la levée du couvre-feu, à 06h00 locales (04h00 GMT), mais on redoute une reprise des violences qui font craindre à certains un retour à la guerre civile de 1975-90.

L'armée demeurait très présente dans les quartiers les plus sensibles, mais de sources militaires on estimait qu'il ne serait pas nécessaire de décréter un nouveau couvre-feu vendredi soir, les autorités maîtrisant à présent la situation.

"Ça sent très mauvais. La situation va se transformer en un nouvel Irak ici", estimait toutefois un marchand de quatre-saisons dans un quartier mixte de la capitale.

LA SYRIE POINTÉE DU DOIGT

"Que Dieu maudisse ceux, quels qu'ils soient, qui ont réveillé (la violence interconfessionnelle) !", titre à la "une" le quotidien As-Safir.

L'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, dont le pays soutient Fouad Siniora contre le Hezbollah et ses alliés chiites et chrétiens, a estimé que la situation était devenue "très dangereuse".

Jeffrey Feltman a accusé le grand voisin syrien de s'ingérer à nouveau dans les affaires intérieures du Liban. "L'Histoire nous a enseigné que des puissances étrangères comme la Syrie se sont comportées ainsi par le passé. Et sans pouvoir fournir de preuves irréfutables, on peut toutefois sérieusement avancer une nouvelle intervention de Damas", a dit le diplomate américain sur la chaîne de télévision Al Hourra, financée par Washington.

Le chef spirituel du Parti de Dieu, le "sayyed" Hassan Nasrallah, a pour sa part lancé une "fatwa" (édit religieux) appelant ses partisans à évacuer les rues.

Quant au chef de file des sunnites, Saad al Hariri, fils de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri assassiné en 2005, il a demandé à son camp de faire preuve de retenue.

"J'appelle chacun à revenir à la voie de la raison", a-t-il dit à Paris où il a assisté jeudi à la conférence internationale de bailleurs de fonds du pays du Cèdre, dont les infrastructures ont été en grande partie détruites par la guerre de l'été 2006 entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Source: Reuters

6 commentaires:

TUNISIENDOCTOR a dit…

la solution logique c le retour aux urnes pour des elections législatives anticipés

Anonyme a dit…

trois morts à beyrouth, 20 en palestine et je ne sais plus combien en irak, ça évolue tellement qu'on se retrouve vite dans l'erreur . Pendant ce temps là, il y en a qui se réjouissent .
Les arabes s'entretuent pourquoi se fatiguer à les attaquer . Ils remplissent si bien la tâche et ça ne nous coûte rien doivent ils se dirent . Il devient urgent que quelqu'un prenne les choses en main . Mais qui et quand ? Jusqu'à quand allons nous nous entretuez de la sorte pour le compte des autres ?

Anonyme a dit…

Une vidéo pirate relance le débat sur la torture en Egypte
Postée sur le blog d'un journaliste elle a conduit un journal indépendant à enquêter et a abouti à l'arrestation de deux policiers • Le jeune homme torturé a lui été envoyé en prison… •
Par Claude GUIBAL
LIBERATION.FR : vendredi 12 janvier 2007
Le Caire, de notre correspondant

Sur un sol sale carrelé de blanc, un homme rugit de souffrance. « Pacha (1), pacha, je suis désolé », pleure-t-il à l’adresse d’un interlocuteur invisible. La caméra – celle d’un téléphone portable – s’approche de son visage décomposé par la douleur, puis s’écarte un peu. L’homme se tord, il a les mains liées, le pantalon baissé, ses jambes sont maintenues relevées. On entend des voix se moquer de lui, puis de nouveau, ses cris, alors qu’un bâton est enfoncé dans son anus.

L’homme, on le sait désormais, s’appelle Emad al-Kabir. En janvier 2006, ce chauffeur de microbus, âgé de 21 ans, avait été arrêté, puis relâché sans charges, après s’être interposé lors d’une rixe entre des policiers et un membre de sa famille. Mais lors de cette arrestation, Emad al-Kabir aurait été torturé dans les locaux d’un commissariat du Caire par des officiers de police, comme le montre cette vidéo qui circule depuis quelques semaines sur les blogs égyptiens.

Un cas de torture « classique », à en croire les innombrables rapports publiés sur le sujet depuis plusieurs années par les associations des droits de l’Homme, égyptiennes et internationales. En 2004, Human Rights Watch avait noté que la torture en Egypte, jadis essentiellement pratiquée sur les islamistes soupçonnés d’appartenance aux organisations terroristes, était désormais quasi systématiquement utilisée contre de simples citoyens suspectés de crimes ou de délits, ou en tant que moyen de pression afin d’obtenir des informations sur un proche. Pour les seuls mois de septembre à novembre 2003, les associations égyptiennes des droits de l’homme avaient ainsi dénoncé quatre décès lors de gardes à vue musclées.

Les images d’Emad al-Kabir torturé, tout d’abord diffusées par le journaliste et blogueur égyptien Wael Abbas sur son site (2), ont révolté le quotidien indépendant Al-Fagr, qui a mené une difficile enquête pour retracer l’historique de cette vidéo, identifier et retrouver Emad al-Kabir, afin de lui faire confirmer les faits.

Terrorisé, le jeune homme a longuement hésité avant d’accepter de témoigner et de porter plainte. Selon Human Rights Watch, il aurait par la suite reçu des appels anonymes le menaçant, ainsi que sa famille, de représailles s’il persistait dans sa plainte. La médiatisation de l’affaire par la presse indépendante et les télévisions satellitaires a obligé les autorités égyptiennes à mener leur propre enquête.

Les deux officiers désignés par Al-Fagr comme auteurs des tortures, Islam Nabih et Reda Fathi, ont été arrêtés. Ils devraient être jugés pour torture le 3 mars. Une maigre consolation pour les défenseurs des droits de l’Homme, puisque Emad al-Kabir, contre lequel aucune charge n’avait été retenue à l’origine, a de son côté été envoyé mercredi 10 janvier en prison pour trois mois pour avoir « fait obstacle aux autorités ». Stupéfait par ce verdict et craignant le pire pour son client, son avocat a prévenu qu’il tenait « le ministère de l’intérieur pour responsable de sa sécurité ».

« Cette décision est scandaleuse, s’emporte Wael Abbas. Le message est clair : celui qui ose dénoncer la torture en paiera le prix. » Le cyberactiviste, âgé de 32 ans, est désormais dans le collimateur des autorités. Il avoue qu’il n’imaginait pas que les auteurs de ces actes de torture soient poursuivis. « J’essaie simplement de réveiller la conscience des gens », dit-il, en ajoutant : « C’est une lourde responsabilité, et je risque d’en subir les conséquences. »

Ces derniers jours, d’autres vidéos de violences et de torture policière ont été diffusées sur son site, conduisant le ministère de l’Intérieur à diligenter une enquête sur les images d’une jeune femme suspectée de meurtre, attachée pieds et mains à un manche à balai posé sur deux chaises, le visage bleu de douleur, et hurlant : « J’avoue que je l’ai tué. Je vous en prie, Pacha, je vous en prie ! Mes bras se brisent! Je n’en peux plus! »


(1) Ttre de déférence, en Egypte.
(2) Nous renvoyons sur le site qui contient notamment les reportages de la télévision égyptienne concernant des cas de tortures. Nous avons toutefois décidé de ne pas mettre sur le site de Libération un lien avec la vidéo montrant directement la torture.

Anonyme a dit…

La solution logique : laisser les arabes s'entretuer et jeter de l'huile sur le feu. Peut-être qu'un jour ils se rendront compte qu'ils sont les seuls responsables de leur sort qu'ils se prenaient pour les meilleurs pour supérieur aux autres chrétiens juifs, occidentaux et voila eux des criminels envers leurs Libanais, leurs Palestiniens, leurs Irakiens etc.

ETTFOUH

Anonyme a dit…

De 20, on est passé à 24 puis à 26, ça va vite . Ben oui, tout le monde le dit tfouh. Enfin moi, je le vois tous les jours, les gens font tfouh pour décrire la situation, tellement ils se sentent impuissants .

Anonyme a dit…

http://tunisie-harakati.mylivepage.com

Il faudrait que les libanais soient solidaires entre eux comme devraient aussi le faire les tunisiens.