07 décembre 2006

Histoire de garde ... ou pas...

Je profite de ce petit moment de calme lors de la garde PAS pour vous raconter une histoire, mais au contraire, pour inverser les rôles. C'est à votre tour de me raconter une histoire, une anecdote qui vous est arrivée au boulot et qui vous a marquée par son caractère cocasse, triste, drôle ou ce que vous voulez.

Enfin, voilà, allez have a good day et make me Enjoy :)

7 commentaires:

samsoum a dit…

Ca tombe bien :-) Aujourd’hui, le PDG de notre société, a envoyé a tout les directeurs un article sur une méthode de management qui encourage le leadership écrite par un PHD a Harvard. J’étais agréablement surpris car l’auteur pour illustrer sa méthode a utilisé l’exemple de l’Armée de Hannibal qui a vaincue les Romains a Cana alors qu’ils étaient 2 ou 3 fois moins nombreux. Ca m’a fait plaisir qu’un PHD a Harvard cite Hannibal comme un grand leader (l’article est vraiment très intéressant, dommage que c’est un papier et non soft copy sinon je ‘aurais poste).
Voila, ce n’est pas funny, mais je le partage quand même :-))

samsoum a dit…

J'ai oublie de te dire que je travaille aux USA, dans une societe tres high tech, ce qui explique ma surprise :-)

Roumi a dit…

@youyou : eh bien moi je vais raconter alors une anecdote de boulot qui remonte à l'hiver dernier, au moment du début du mouvement anti-CPE.

Je faisais un cours à l'université un mercredi. Je suis arrivé dans le hall et j'ai vu des mouvements suspects et des empilements de tables dans le hall à l'emplacement des ascenseurs. J'ai pris l'escalier pour monter une dizaine d'étages... j'ai l'habitude et j'ai toujours bien aimé monter les escaliers ; parfois je monte une vingtaine d'étages à pied... faut dire que je suis claustrophobe et que parfois j'arrive pas à monter dans un ascenseur ou même à m'enfermer dans des toilettes. :-)

J'arrive devant la salle de cours. Il y avait peu d'étudiants, seulement ceux qui avaient eu le courage de monter à pied comme moi et quelques uns qui avaient réussi à se glisser dans les ascenseurs avant que les tables viennent les obstruer. Ces étudiants avaient peur... je les ai rassuré. Ils n'étaient pas plus de dix. Ils m'ont demandé si j'allais faire cours.

J'ai dit que puisque j'étais là et puisqu'eux-mêmes étaient là, il n'y avait pas de raison de ne pas faire cours. J'avais d'autres motivations en tête. D'abord l'envie de résister à des pratiques non démocratiques qui font qu'une poignée d'étudiants peut bloquer des milliers d'autres avec seulement quelques tables, que ces quelques étudiants imposent leurs idées aux autres sans débat et sans laisser la liberté à chacun d'agir comme il le souhaite. La deuxième chose à laquelle je pensais c'est que quand on vient d'un milieu modeste il faut réussir ses études et on ne les réussit que lorsqu'on peut avoir ses cours, travailler de manière régulière, ... bref c'est mon devoir de faire cours parce que je suis payé pour cela et parce que je sais l'importance que prend cette formation pour la réussite des étudiants, ayant été mois même dans cette situation de fragilité au moment où je commencais mes études.

Toutes ces idées passaient dans ma tête et donc j'ai fait le cours. Les étudiants avaient peur d'être bloqué ; je les ai rassuré. J'ai fermé la porte à clé de l'intérieur pour éviter que les grévistes viennent nous déloger. J'ai offert des gateaux aux étudiants pour les aider à se sentir mieux. J'ai parlé un peu librement de tout ce qui se passait avec eux pour leur montrer qu'il y avait des gens qui comprenaient leur envie d'être en cours... je dois dire que peu de mes collègues pensent à l'intérêt scolaires de leurs étudiants et qu'ils ont tôt fait de se comporter comme des militants politiques et syndicaux et soutenir la poignée de grévistes. Le cours a eu lieu à peu près normalement ; une étudiante a fait son exposé comme prévu... j'étais content pour elle car elle était angoissée à l'idée de ne pas pouvoir le faire.

Au bout d'une heure et demie, j'ai entendu une clé tourner dans la serrure de la porte. La porte s'est ouverte. Des surveillants de l'université nous ont donné l'ordre d'évacuer pour raison de sécurité. Nous avons redescendu la dizaine d'étages par les escaliers. Le hall était complétement envahi de table retirée de salles de cours et descendues par les grévistes grâce aux ascenseurs.

Je suis sorti triste, triste qu'on ne me laisse pas faire mon travail, triste qu'on prive des étudiants motivés de leurs cours, triste qu'une minorité bloque les autres par ce genre de prise d'otages, triste que l'on impose cette pratique non démocratique... triste à l'idée que cela risquait de durer longtemps (effectivement cela a duré très longtemps), triste en pensant au gâchis intellectuel, notamment auprès de jeunes qui n'ont que les études pour s'en sortir et qui risquaient de les rater à cause de ce mouvement qui ne savait pas prendre une autre forme que le blocage. Je pensais en moi même à la détresse morale de certains étudiants très fragiles qui ont besoin de repère, qui ont besoin d'être rassuré par la régularité des cours, par la présence du prof. Je pensais à eux, à ceux qui m'écriraient des mails pour traduire leurs angoisses, à ceux, plus nombreux, qui n'écriraient pas mais qui resteraient prostrés chez eux pendant des semaines... L'image d'un de mes étudiants d'il y a quatre ans m'est revenue... Grégory... c'était alors un autre mouvement de la même sorte... un autre blocage inadmissible... et Grégory se sentait perdu et j'ai dû lui écrire plusieurs mails pour l'encourager à ne pas sombrer dans le désespoir. La plupart des profs soutiennent généralement ces mouvements étudiants... tout en déplorant paradoxalement les conséquences intellectuelles... mais les profs qui sont sensibles aux conséquences humaines de telles circonstances sont rarissimes... et c'est très dur moralement de soutenir des étudiants désespérés, surtout quand on est comme moi passé par les mêmes problèmes qu'eux et qu'on est entouré de comme moi encore de collègues qui sont globalement heureux de ces troubles universitaires pour des raisons idéologiques.

Bon voilà mon Frérot... je peux descendre du divan maintenant ?! :-)

Naddo_O a dit…

Bon moi je vais être brève, je vais vous rapporter le warning le plus con que j'ai eu au travail :

gmake: *** Warning: File `xx.inc' has modification time in the future (2006-11-17 16:41:45.090611 > 2006-11-17 16:41:44.190733789)

Youyou a dit…

Merci pour vos histoires mes amis :) Je vais me coucher avec un sourire aux lèvres :)

Zizou From Djerba a dit…

Hey Samsoum File nous les coordonnes de l'article !!1
Sinon cher Youyou Tu me manque bcp !
Je suis en plsine periode d'exam et je ne dors que qlq heures par nuit. Je fini vers le 15 et je pense peut etre aller rendre visite a Samsoum (s'il m'invite bien sur :-).
Je voudrais aussi te dire que je vais essayer de contacter Jay car j'ai developper une addictions au blogs et a l'internet en general.. et je trouve que ca devient grave !!!
en tant que medecin aux urgence ! est ce que tu peux me filer qlq trucs de debrouillage.
Biz azizi !

Naddo_O a dit…

@zizou: pas besoin d'être médecin aux urgences pour te dire que c'est désespéré ! :D
je crois que c'est un virus qui ne rate aucun de nous en ce moment ! ;)