WASHINGTON (Reuters) - La mort par pendaison de Saddam Hussein a été confirmée samedi par un responsable américain.
"Oui, il a été exécuté", a déclaré ce responsable s'exprimant à Washington sous le couvert de l'anonymat.
Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès de la Maison blanche.
Le président George Bush, qui avait qualifié la condamnation à mort de Saddam Hussein de triomphe pour la démocratie, passe les fêtes de fin d'année dans son ranch de Crawford, au Texas.
Le sénateur républicain Mitch McConnell a déclaré lui que le monde était enfin "débarrassé d'un dictateur brutal".
"Saddam Hussein, jugé coupable devant le monde à l'issue d'un procès libre et équitable, a enfin été confronté à la justice", écrit-il dans un communiqué.
"Le peuple libre d'Irak doit à présent aller de l'avant pour construire une nation unifiée et laisser derrière lui les divisions religieuses", poursuit l'élu du Kentucky.
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- aux Etats-Unis : George W. Bush a souligné que l'exécution marquait la "fin d'une année difficile pour le peuple irakien et pour les soldats" (américains). Mais, a-t-il prévenu depuis son ranch du Texas, cette mort ne mettra pas fin aux violences en Irak.
- en France : Paris, tout en rappelant son opposition à la peine de mort, a "pris acte de l'exécution" et "appelé tous les Irakiens à regarder vers l'avenir et à travailler à la réconciliation et à l'unité nationale".
- au Royaume-Uni : Saddam Hussein "a payé", a déclaré la ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett, tout en rappelant que "le gouvernement britannique ne soutient pas le recours à la peine de mort en Irak ni nulle part ailleurs".
- en Australie : ce pays, fervent allié de la politique américaine en Irak, a indiqué samedi qu'il "respectait" la décision des autorités irakiennes d'exécuter par pendaison l'ex-président irakien Saddam Hussein malgré son opposition de principe à la peine capitale. "Quelle que soit la position des gens sur la peine de mort, et le gouvernement connaît celle du gouvernement australien en la matière, nous devons également respecter le droit des Etats souverains à prononcer des jugements concernant des crimes commis contre leur peuple dans leurs juridictions", a indiqué le ministre australien des Affaires étrangères Alexander Downer.
- le Japon a pris acte de l'exécution de Saddam Hussein. "Il s'agit d'une décision prise par le nouveau gouvernement de l'Irak conformément à l'état de droit. Nous la respectons", a déclaré un porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères.
- en Malaisie : l'exécution de Saddam Hussein risque d'entraîner un regain des violences en Irak, où le gouvernement doit rapidement restaurer la confiance, a estimé le pays qui assure la présidence de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).
- réactions d'ONG : "Saddam Hussein était responsable de terribles et nombreuses violations des droits de l'homme, mais ces actes, aussi brutaux soient-ils, ne peuvent justifier son exécution, une punition cruelle et inhumaine", a déclaré un responsable de Human Rights Watch, Richard Dicker. Il a qualifié le procès de "profondément irrégulier".